30 de maig 2009

"La vie simple", John Burroughs

de "L'art de voir les choses"  John Burroughs (Fédérop) Pages choisies et traduites par Joël Cornuault.



L'ART DE VOIR LES CHOSES


(Une vie simple)



Je me dois de louer la vie simple, car c'est celle que j'ai vécue et que j'ai trouvée bonne. Dès que je m'en écarte, de funestes conséquences s'ensuivent. Il me plaît d'habiter une petite maison, de me vêtir et de vivre dans la simplicité. Beaucoup de gens connaissent le luxe de se baigner nus -de plonger dans l'étang ou la vague, sans se sentir entravés par des vêtements. C'est ce que j'appelle la vie simple -le contact direct et immédiat avec les choses, la vie dépouillée de ses oripeaux-, débarrassée des demeures et des équipages somptueux, ou des tenues coûteses. Comme on se sent libre, comme on savoure les éléments, comme on les sent proches, comme ils épousent votre corps et votre âme! Voir le feu qui vous réchauffe, ou mieux encore, couper le bois qui nourrit le feu qui vous réchauffe; voir l'eau qui étanche votre soif jaillir de la source, et y plonger votre seau; voir les poutres qui stabilisent vos quatre murs et la charpente qui maintient le toit qui vous abrite; être en contact direct et personnel avec les bases de votre vie matérielle; n'accumuler ni provisions ni protections; être capable d'éprouver la suffisance des éléments universels; se griser d'air et d'eau; se rafraîchir d'une promenade matinale ou d'une balade nocturne; trouver plus satisfaisante une cueillette de baies sauvages que des fruits des tropiques en cadeau; s'émouvoir à la vue des étoiles; exulter devant un nid d'oiseau ou une fleur sauvage printanière- ce sont quelques-unes récompenses que procure une vie simple."


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